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Shangri-LÀ - carnet de voyage II

Pour Manon


Pendant cette résidence on a beaucoup réfléchi, comment prendre le truc, par quel bout de la ficelle commencer, et comment on déroule cette sacrée bobine... Finalement, l'idée retenue maintenant c'est de suivre la structure du livre. Que chacun ait des personnages tirés, non pas d'une ville, mais du thème qui regroupe plusieurs ville. Et l'ordre des chapitres serait l'ordre de leurs apparitions / rencontres / sorties, etc.

Reste à savoir ce qu'on fera (si on fera quelque chose) des dialogues intermédiaires.

Du coup on s'est lancés dans la recherche de ces personnages - archétypes. Avec l'idée, que ce qui nous rassemblerait serait qu'on est en train de construire (l'espace, la ville, un lieu, à voir). Construire ensemble, cette construction et nos relations allant de pair, la construction qui modèle l'espace dans lequel nous nous mouvons, entrant en résonnance ou en contradiction avec ce que nous sommes, chacun comme personnage, et ce qui se passe entre nous, car nous construisons aussi de l'immatériel, de l'affectif, de la mémoire, du désir, des confrontations... qui sont palpables entre nous. Bref, bien sûr je dis tout ça, en fait c'est plus une interprétation (réinterprétation même) de ce qui est arrivé pendant la résidence. On a commencé par chercher dans une direction qui nous a perdus, et laissés sur le bord du chemin au milieu d'un champ trop hostile. Pour le moment en tous cas. On y reviendra peut-être... Alors on a parlé, reparlé, discuté et soupesé. Finalement on est arrivés à cette idée-là, que chacun soit un thème-ville. Sébastien c'est villes et désir, moi villes et mémoire, Mouhcine villes et signes, toi ce serait villes effilées. Pour le moment et pour le début (car on s'est attachés au début du livre, pour l'instant). On a cherché dans beaucoup de directions : essayer de cerner l'essence de ce thème, lui trouver une démarche, une respiration, une couleur, un animal, décliner chacune des villes de ce thème en un état d'âme, en des actions, en tirer une partition... On a aussi testé des moments d'impros ensemble. On a travaillé, on a montré, on a regardé. C'était très émouvant de voir les autres. J'ai trouvé que chacun dégageait une fragilité à soi, et en même temps une énergie particulière, quelque chose en train de se fixer mais encore fuyant. On ne sait pas trop où on va, mais on a un cap. Maintenant, il faut maintenir la barre, et voir où les flots nous portent. En tous cas, en se regardant les uns les autres, et en improvisant ensemble, on voit bien que quelque chose se dessine. Des personnages émergent, on commence à les voir bouger, à deviner une voix, une démarche, une manière d'être, qui apparaissent par éclair mais nous filent encore entre les doigts. Il faut arriver à les retenir. Je sais pas si c'est très clair pour toi, et même pour nous... En tous cas je pense qu'on a bien travaillé. Reste beaucoup de travail, notamment pour l'écriture et la structure, mais Shangri-Là ne se fait pas en un jour !

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